La vérité sur les EV
koffi salomon
| 23-07-2025

· Équipe de véhicule
Nous l’avons tous entendu dire : « Achetez une voiture électrique — c’est mieux pour la planète ! » Mais est-ce vraiment aussi simple que ça ?
De plus en plus de personnes à travers le monde envisagent de passer du moteur thermique à un véhicule électrique (VE), dans l’espoir de réduire leur empreinte carbone. Pourtant, de nombreuses idées reçues circulent encore sur ce sujet.
Aujourd’hui, nous allons explorer ces croyances populaires. Une voiture électrique est-elle automatiquement la solution écologique ? Et quels sont les malentendus les plus fréquents chez les consommateurs du monde entier ? Ensemble, découvrons cette réalité complexe.
Mythe 1 : Les VE n’ont aucun impact environnemental
C’est vrai que les véhicules électriques n’émettent pas de gaz d’échappement, ce qui réduit effectivement la pollution de l’air localisée. Mais cela ne raconte pas toute l’histoire.
L’électricité nécessaire pour alimenter les VE provient forcément de quelque part. Dans les régions où l’énergie provient principalement du charbon ou du gaz, recharger un VE peut générer des émissions de CO₂ non négligeables. Un rapport de l’Agence internationale de l’énergie (AIE) souligne que plus le réseau électrique est propre, plus le VE est vert. Par exemple, un VE en Norvège (où 98 % de l’électricité provient de l’hydroélectricité) est bien plus propre qu’un VE en Pologne, dont le réseau dépend largement du charbon.
Pour juger l’impact global, il faut considérer toute la chaîne énergétique — et pas seulement la voiture elle-même.
Mythe 2 : La production des batteries annule tous les avantages écologiques
Une autre idée répandue veut que la fabrication des batteries des VE soit si polluante qu’elle effacerait tous leurs bénéfices. C’est vrai que produire ces batteries est intensif en énergie. L’extraction de minerais comme le lithium, le cobalt et le nickel soulève aussi des problèmes environnementaux et éthiques.
Toutefois, les experts expliquent que, bien que la production de batterie ait un coût carbone initial, les VE atteignent généralement leur seuil de rentabilité écologique après avoir parcouru entre 15 000 et 25 000 kilomètres — c’est-à-dire qu’à partir de ce moment, ils commencent à offrir un bilan nettement positif en termes d’émissions. Selon une étude de 2024 du MIT Energy Initiative, un VE moyen émet 50 à 70 % de dioxyde de carbone en moins sur l’ensemble de sa durée de vie par rapport à une voiture thermique moyenne, selon la propreté du réseau électrique local.
À noter également : les technologies de recyclage des batteries s’améliorent rapidement, ce qui pourrait réduire encore davantage cet impact à l’avenir.
Mythe 3 : Les VE sont réservés aux riches vivant en ville
Beaucoup pensent encore que les véhicules électriques sont des jouets de luxe destinés aux citadins aisés, avec un accès facile aux bornes de recharge. Cela pouvait être partiellement vrai il y a cinq ans, mais le marché évolue très vite.
Des modèles abordables sont désormais disponibles chez de grandes marques, rendant les VE accessibles à un plus grand nombre de foyers. En outre, l’infrastructure de recharge se développe aussi dans les zones rurales. En Allemagne, par exemple, des aides gouvernementales permettent d’étendre les réseaux de recharge bien au-delà des grandes villes.
Bien sûr, des défis persistent, notamment dans les régions isolées. Mais l'idée que les VE ne conviennent qu'aux habitants aisés des grandes métropoles n’est plus vraie aujourd’hui.
Mythe 4 : Les VE ne sont pas adaptés aux longs trajets
L’anxiété liée à l’autonomie — peur de tomber en panne de batterie — reste un frein majeur à l’achat d’un VE. Pourtant, la technologie des batteries a fait de grands progrès.
Les VE du segment intermédiaire offrent aujourd’hui une autonomie typique de 400 à 600 kilomètres par charge. Les réseaux de recharge rapide se multiplient également à travers le monde. En Europe, l’un des réseaux de recharge les plus connus permet à de nombreux VE de récupérer 80 % de leur charge en moins de 30 minutes. Aux États-Unis, le réseau Supercharger d’une marque célèbre couvre maintenant la plupart des routes inter-états.
Bien que les longs voyages nécessitent davantage de planification, ils deviennent de plus en plus réalisables pour les propriétaires de VE.
Mythe 5 : Dès que j’ai un VE, je sauve la planète
Peut-être le mythe le plus dangereux de tous. Posséder un VE est un excellent premier pas, mais ce n’est pas un laissez-passer écologique.
La manière dont on conduit compte toujours. Des habitudes telles qu’une conduite efficace, un entretien adéquat et une recharge responsable peuvent améliorer l’empreinte globale du véhicule. Des experts comme le Dr David MacKay, chercheur renommé en énergie durable, insistent sur l’importance de réduire les déplacements inutiles : « L’énergie la plus verte est celle que vous ne consommez pas. » Il faut continuer à privilégier autant que possible la marche, le vélo et les transports en commun.
Alors, quelle est la conclusion ?
Les véhicules électriques sont-ils plus verts que les voitures thermiques ? Généralement oui. Mais les avantages dépendent fortement de notre lieu de résidence, de nos habitudes de conduite et de la façon dont l’électricité est produite. Ce n’est pas une équation simple entre « bon » et « mauvais ».
Les gouvernements et les fabricants doivent encore relever des défis tels que le recyclage des batteries, la provenance éthique des matières premières et la décarbonation du réseau électrique. Et nous, consommateurs, devons rester informés et garder une vision globale.
Nous aimerions connaître votre avis
Envisagez-vous d’acheter un VE ? Ou en possédez-vous déjà un ? Quelles sont vos préoccupations ou expériences concernant son impact environnemental ?
Poursuivons cette discussion — car plus on apprend, meilleures seront nos décisions, pour nous-mêmes et pour la planète. Parfois, le choix « écologique » est nuancé — et il nous appartient de le comprendre pleinement.